Portrait littéraire #7: Cathy Ytak

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∗Accompagné d’un jeu littéraire de Cadavre Exquis (variante)∗ 

CATHY YTAK : 

« Intranquille, gourmande » 

Née en 1962 en Seine-Saint-Denis, Cathy  Ytak fait des études de graphisme et de reliure artisanale à l’École Estienne. Elle enchaîne divers petits contrats avant de se tourner vers le journalisme, puis l’écriture et la traduction. Aujourd’hui, elle écrit des romans pour les enfants et les adolescents ainsi que des livres de cuisine. Cathy participe régulièrement à des salons du livre et anime des rencontres et ateliers d’écriture pour les enfants et les adultes. Elle organise aussi des lectures publiques et des expositions avec l’Atelier du Trio qu’elle a créé avec les écrivains Gilles Abier et Thomas Scotto. Je vous invite à découvrir son

Portrait littéraire et pas que…

Le(s) mot(s) qui vous définit (définissent) le mieux…

Intranquille, gourmande

Ecrire pour vous c’est…

Vitale !

Vos influences littéraires/artistiques…

Il y en a tant…  La chanson française, la littérature jeunesse… les peintures de Manu Rich, les photos de Gérard Rondeau…

Vous puisez votre inspiration…

Dans mes émotions, et celles que je perçois autour de moi.

Vos personnages naissent…

D’abord dans ma tête, souvent au chaud sous ma couette, parfois longtemps avant qu’ils n’existent sur le papier.

Le meilleur moment pour écrire…

Celui où tout est calme et silencieux autour de moi. Donc souvent la nuit.

Votre plus beau souvenir en tant qu’autrice…

Il y en a beaucoup…  Peut-être celui d’un homme qui est venu me voir lors d’un salon du livre, et qui m’a dit avoir retrouvé le sourire à la lecture d’un de mes livres, quelques années plus tôt, alors qu’il était en prison.
Ou celui d’avoir appris que mon roman D’un trait de fusain avait été utile à un jeune homme pour son coming-out.

Votre lecture-refuge…

Ar Men de Jean-Pierre Abraham. Journal de bord d’un gardien de phare. Il me ramène à l’essentiel… et à la mer.

Le livre à offrir à tout le monde…

Kodhja, de Thomas Scotto,  illustré par Régis Lejonc (éditions Thierry Magnier).

Votre rêve le plus extravagant…

Vivre dans une maison sous l’eau.

Un petit mot pour vos lecteurs/lectrices…

C’est vous qui faites vivre nos livres et qui les prolongez. Alors, merci !

Merci beaucoup, Cathy,  pour vos réponses en tous points passionnantes et bonne continuation dans tous vos projets littéraires !

Et en bonus, un jeu du cadavre exquis pour tous les participants de la série de portraits littéraires/artistiques. Voici la contribution de Cathy Ytak (en orange).

Le cadavre exquis

« Le soleil brillait sur le paysage  vallonné, caressait les vignes de ses rayons et fixait de son œil jaune la scène du crime.

— Se peut-il que ce cadavre soit exquis ? murmura le soleil.

— Il se peut, lui répondit un petit oiseau perché sur le corps frêle, celui-là l’est assurément.

Et le bec replongea au cœur de l’abdomen frétillant d’insectes et de fruits mûrs. Des grappes de raisins et des amas de figues noires recouvraient le délicieux petit cadavre. 

L’oiseau picora la cage thoracique. En becquetant un pépin de figue, il perça le cœur du cadavre. Un filet de vapeur s’en échappa en chuintant, faisant fuir le volatile à tire d’ailes. C’est ainsi que l’âme s’échappa du corps. Elle s’étira, tournoya, profitant de l’air si doux de cette fin de matinée. Elle aurait volontiers batifolé entre les vignes, voletant de-ci, de-là. Mais elle se re-condensa avec soin. L’heure n’était pas à l’éparpillement. Car d’autres allaient bientôt mourir à leur tour. 

De toute façon, l’âme n’était pas du matin. L’âme n’aimait pas, vraiment pas, qu’on la dérange. Cette âme-là n’était pas une bonne âme. Elle détestait la bonne humeur. Elle pouvait à tout moment filer sous la vapeur. Elle attendit que passe la cavalerie des étourneaux, que le soleil reprenne sa place, bien haut, sur l’écume des nuages, pour rejoindre la départementale 249. 

En planant au-dessus de la route, l’âme en rencontra une autre, une qui venait de quitter un corps à peine tiédi ayant en plein cœur une tache rouge coquelicot, ou rouge brasier ou rouge baiser.

Telles de parfaites ondes magnétiques, les deux âmes réunies se réchauffèrent, elles allaient avoir l’éternité pour faire connaissance…

Et c’est pile à ce moment-là que le vent se mit à souffler, souffler… et sépara méchamment les âmes réunies. Il ne resta au sol que l’âme volatile, de fort mauvaise humeur, songeant qu’elle était mal barrée. Il lui fallait sans tarder trouver une autre demeure si elle ne voulait pas à son tour être emportée dans les airs. C’est alors qu’elle avisa, sur le bord de la route, un jeune garçon en short, et qu’elle fondit sur lui. »

**Une petite précision concernant le jeu : il s’agit d’une version modifiée du cadavre exquis. L’incipit d’Anne Loyer laissant présager le genre policier, les participants doivent prendre conscience des contributions précédentes. 

Pour voir la bibliographie et le site Internet de Cathy Ytak, cliquez sur l’image au début de l’article !

Le blog de Cathy Ytak : http://blog.cathy-ytak.fr/

Pour découvrir L’atelier du Trio, cliquez sur l’image ci-dessous :

Pour lire ma chronique du dernier roman de l’autrice : Ce soir, je le fais/Ce soir, je le quitte (éd Rouegue) 

Les dernières parutions de Cathy Ytak :

    


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