Les mots bleus de Félicie (2014)

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  • Mots bleusTitre original : A Snicker of Magic (2014)
  • Auteure : Natalie Lloyd
  • Traductrice : Cécile Nelson
  • Éditeur : Seuil Jeunesse
  • Pages : 358

Quatrième de couverture : On raconte qu’à Midnight Gulch, autrefois, les gens vivaient heureux. Mais pourquoi sont-ils presque tous partis ? Et pourquoi la mère de Félicie, qui est née là, passe-t-elle son temps sur les routes, incapable de se poser nulle part ? De passage dans la petite ville, pourtant, Félicie se sent enfin chez elle. Et, pour essayer de comprendre, elle récolte les mots de ses habitants dans son cahier bleu. Si elle parvient à reconstituer les histoires qu’ils racontent, peut-être réussira-t-elle à percer le secret de Midnight Gulch… Et à convaincre sa mère de rester. Dans la bouche de Félicie, les mots ont un pouvoir magique.

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Aimez-vous les mots, la magie, les vieilles légendes et les personnes surprenantes ? Si oui, ce livre est pour vous ! Agréablement simple, profondément touchant, étonnamment aérien et singulièrement beau, ce roman nous envoûte, nous intrigue et nous laisse longtemps sous son charme.

Félicie est une collectionneuse bizarre car elle collectionne les mots. Elle les attrape avant qu’ils ne s’enfuient et elle les met dans son carnet bleu. Félicie adore les mots, elle les transforme en poèmes et en chansons, elle croit en leur pouvoir, elle les utilise pour illuminer les moments tristes de ses proches…Mais Félicie n’est pas heureuse car elle se sent seule, elle n’a pas d’amis, elle n’a pas de chez soi où elle peut enfin reposer son cœur. Car, en fait, Félicie et sa petite sœur Frannie Jo ne restent jamais longtemps dans le même endroit. Leur maman préfère une vie nomade et n’arrête pas de se déplacer à travers tous les États-Unis.

C’est en arrivant à Midnight Gluch, la ville natale de sa maman, que la jeune fille réalise toute l’amplitude de sa solitude et ressent un besoin profond de rester ici, de trouver des amis, d’avoir une vraie famille. Elle découvre que Midnight Gluch était, autrefois, un lieu particulier où tout le monde exerçait un certain pouvoir magique grâce auquel les gens étaient heureux et se sentaient « chez eux ». Et puis, il y a cette légende des frères Loqueteux qui étaient capables de faire danser tout le monde grâce à leur musique mais qui ont fini par le fameux duel, en chassant ainsi toute la magie de la ville et en lui attirant un destin bien triste…Et s’il existait un lien entre le destin des frères Loqueteux et celui de la famille de Félicie ? Et si Félicie était là pour rompre cette malédiction et pour trouver un moyen d’améliorer la vie non seulement de la communauté mais aussi la sienne ?..

C’est ainsi que nous sommes entrainés dans une aventure fantastique-réaliste remplie de mots et de personnages extraordinaires qui entourent Félicie, qui lui font découvrir la nature humaine, le poids des erreurs, la force de l’entraide, la beauté du pardon, la puissance de l’amour…Et nous avançons, intrigués et émerveillés, avec un grand désir de découvrir la vérité, de chasser le mauvais sort, de rendre Félicie et sa famille heureux et, avec tout ça, de comprendre le pouvoir des mots.

J’ai été sincèrement émerveillée par cette lecture fraiche et captivante, qui, d’une manière originale, aborde un sujet peu commun dans les romans jeunesse : l’importance des mots et leur puissance. Les mots récoltés, écrits, lus, gardés sous silence, cachés ou partagés – tous peuvent devenir un remède ou une arme, selon l’utilisation qu’on leur a réservée. Le texte, poétique et très imagé, est soigné et ne manque pas de soulever plusieurs points de réflexion chez le jeune lecteur.

Ce roman, qui, d’ailleurs, est le premier roman de Natalie Lloyd, est une ode aux mots, mais aussi à la famille, à l’amitié, à la communauté, à la compréhension et au pardon. Une lecture « étourdissante » que je conseillerai avec beaucoup de plaisir !

Mon extrait préféré

J’ai relevé la tête vers son visage, clignant des yeux dans le soleil du matin. Elle a pressé ma main et j’ai décidé de me rappeler cet instant pour toujours. Car c’est le moment où j’ai réalisé que la fin de l’histoire peut être heureuse, même si ce n’est pas celle qu’on a imaginée. Roger Pickle me manquait encore. J’étais toujours blessée qu’il ne soit pas revenu vers nous. Mais je ne sentais plus que ma famille était en morceaux. Nous n’aurions sans doute jamais l’air d’une famille normale, mais ça ne me dérangeait pas. Normal n’a jamais été un de mes mots préférés.

J’ai observé les visages peints de toutes ces personnes dont j’avais fait la connaissance ou que je désirais connaître. Chez soi n’est pas juste une maison, ou une ville, ou un endroit ; chez soi est ce qui se passe quand on a le courage d’aimer les gens.

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Lecture individuelle
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