Hier tu comprendras (2011)

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  • Titre original: When you reach me (2009)hier tu comprendras2
  • Auteur : Rebecca Stead
  • Traductrice: Anne Delcourt
  • Éditeur : Nathan
  • Pages: 348
  • Prix remporté : John Newberry Medal 2010

Quatrième de couverture: M.

C’est difficile. Plus que je ne l’aurais cru, même avec ton aide. Mais je m’entraine, et ça avance. Je viens pour sauver la vie de ton ami, et aussi la mienne.

Voilà la mot que Miranda découvre dans son livre de bibliothèque, un lundi. Puis, jour après jour, elle trouve de nouveaux messages: au fond d’un sac, d’une poche, d’une chaussure… Et des choses étranges se produisent dans sa vie. Pourquoi? Que lui veut-on? Plongée au cœur d’une situation qui la dépasse, Miranda n’a qu’une seule certitude: elle doit comprendre avant qu’il ne soit trop tard.

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Pour tant de choses! D’abord, j’ai été attirée par son titre mystérieux.  Celui-ci résume parfaitement l’histoire très originale voire même extravagante de Rebecca Stead. Dès les premières pages, on se trouve pris au jeu du temps. Le récit de la protagoniste, Miranda, une jeune fille de 12 ans, exige une lecture attentive pour déceler les limites temporelles des différents éléments décrits. Ce roman est un mélange de plusieurs styles (journal intime, science-fiction, histoire, enquête) mais l’auteur réussit à les réunir avec une grâce particulière. Elle nous pousse naturellement et avec beaucoup de subtilité à réfléchir et à percer le mystère auquel est confrontée Miranda.

Les différences d’espace et de temps sont au cœur de l’intrigue. On note également la référence de science-fiction Un raccourci dans le temps de Madeleine L’Engle (A Wrinkle in Time, 1962) qui a reçu la Médaille Newberry en 1963. Les thèmes de la vie quotidienne des enfants (l’amitié entre les filles, filles-garçons, relations parents-enfants, la vie scolaire, la rivalité, la jalousie, l’entraide, etc.) s’entremêlent avec des thèmes d’un autre registre (l’inégalité sociale, l’itinérance, le vol, l’intimidation, la mort).

J’ai beaucoup aimé l’organisation du récit qui est très bien structuré et assez dynamique malgré l’absence d’actions explosives. Les chapitres sont courts et contiennent de nombreux dialogues. J’ai, d’ailleurs, aimé le choix des titres pour les chapitres, qui, en grande partie, commencent par « Des choses…. »: « Des choses qu’on fait semblant de croire », « Des choses qui craquent », « Des choses qui laissent des traces », etc. Je me suis bien amusée à chercher les « choses » évoquées par les titres!

Les personnages sont naturels et attachants, certains un peu mystérieux. A travers leurs expériences, nous apprenons la valeur de l’empathie, du respect de l’autre et de l’importance d’une deuxième chance pour chacun de nous. La lecture s’avère facile mais attention! Garder les repères spatiotemporels peut s’avérer exigeant, d’autant plus que le récit bouillonne de petits détails qui sont très importants pour la compréhension du roman en général.

Un roman délicieux et charmant, pour ceux qui aiment les énigmes et pour ceux qui osent encore rêver à trouver une faille spatiotemporelle pour améliorer la vie présente ou pour enrichir le futur… Bon voyage dans le temps!

Mon extrait préféré

Maman dit que chacun d’entre nous porte un voile qui le sépare du reste du monde-comme une mariée le jour de son mariage, sauf qu’il ne se voit pas. On se promène tranquillement avec le visage couvert de ce voile invisible qui rend les choses un peu floues, et ça nous arrange.

Mais quelquefois, notre voile se soulève l’espace de quelques minutes, comme s’il y avait un coup de vent. Et dans ces moments-là, on découvre le monde tel qu’il est, juste quelques secondes, le temps que le voile retombe. On voit toute la beauté et la cruauté, et la tristesse, et l’amour. Mais en général, on préfère ne pas les voir. Seules quelques personnes apprennent à soulever leur voile toutes seules, et n’ont plus à compter sur le vent.

Elle ne parle pas d’un vrai voile.[…] C’est juste une manière de dire que, la plupart du temps, les gens se laissent distraire par des détails et ne voient pas ce qui compte.

Recommandé pour :

Lecture individuelle
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