Moi, Ernest… (2016)

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  • Moi ErnestAuteur : Laurent Souillé
  • Illustrateur : Paul Mager
  • Éditeur : Des ronds dans l’O Jeunesse

Quatrième de couverture : Ernest écrit depuis toujours enfermé dans son monde qu’il partage avec sa môman. Malheureusement, la mère disparaît ; Ernest doit se débrouiller seul avec ses rêves et son chat. Un jour, il entend un éditeur parler à la télévision et se décide à leur envoyer ses histoires. Son travail plaît à l’un d’entre eux qui viendra lui rendre visite car il a décidé de l’illustrer et de le publier. Pour Ernest, le rêve commence…

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Ernest a passé son enfance dans une maison décrépite avec de vieux meubles et un escalier abîmé, entouré de chats et de l’amour de sa chère « môman ». Malgré le fait d’être né avec un tas de maladies aux noms bizarres, c’est un garçon attentif et intelligent.  Oui, il a quelques particularités physiques et il ne parle pas, mais ça ne l’empêche pas d’avoir une grande imagination, un cœur en or et des doigts de pianiste qui tapotent les touches de sa vieille machine à écrire des journées entières pour inventer des milliers d’histoires fascinantes.

Car ce qu’Ernest aime faire le plus au monde, c’est d’écrire des histoires pour animer ses pensées, pour donner vie à ses réflexions et à ses sentiments. Quand les doigts d’Ernest rentrent en contact avec les touches de sa machine à écrire, son univers se transforme en une symphonie remarquable. Comme par magie, les feuilles deviennent des partitions de musique, les touches se changent en notes mélodieuses, et Ernest lui-même se voit comme un musicien ou un chef d’orchestre passionné. C’est ici qu’il trouve le sens de sa vie et sa joie : « L’écriture, c’est ma musique à moi… »

Le jour où Ernest découvre le métier d’éditeur, il est tout excité. Il va pouvoir envoyer ses histoires pour les faire publier dans un livre ! Ernest entame alors le long chemin de l’écrivain vers sa première publication, un chemin ponctué par des envois et des refus, par des espoirs et des déceptions jusqu’au moment où Monsieur Jean-Yves, l’Éditeur, sonne à sa porte pour le rencontrer et lui demande de lire les histoires qui remplissent la vieille maison…

Voilà un album illustré, magnifique et tout à fait exceptionnel, offert par les éditions Des ronds dans l’O. Magnifique, parce que le texte de Laurent Souillé est d’une beauté et d’une finesse époustouflantes et parce que les illustrations de Paul Mager, riches, soignées et éloquentes, sont à couper le souffle. Exceptionnel, parce qu’il traite de sujets peu abordés dans la littérature jeunesse : le processus de l’écriture, le travail de l’écrivain, l’univers de l’édition, qui se joignent à celui encore moins connu – la maladie génétique, le Syndrome de Williams, dont est atteint le protagoniste.

D’une plume tout en délicatesse et en candeur désarmantes, l’auteur nous livre une histoire incroyable, qui nous envoûte dès les premières pages. Il y a tant de sincérité, de tendresse, de simplicité dans les paroles écrites par Ernest, des paroles jamais prononcées mais plus puissantes que les voix et les discours qui l’entourent.  Ce récit d’une très grande fluidité est particulièrement profond et harmonieux : il ne se lit pas, il s’écoute comme une pièce de musique, tantôt légère, tantôt empreinte d’une douce mélancolie, mais toujours lumineuse, toujours élévatoire. Et allant toujours droit au cœur. Malgré la maladie et ses conséquences, malgré la différence, l’incompréhension, les moments durs et les déceptions, la vie d’Ernest devient un hymne à l’espoir, au rêve, à l’imagination, à l’écriture et à la profession d’écrivain. Magnifique !

Les illustrations de Paul Mager accompagnent le texte à merveille, en apportant un charme singulier à l’univers de l’album. Elles dévoilent leur dynamisme et leur vivacité dans une mise en page très efficace qui alterne des pleines pages, des petites et des moyennes vignettes, des gros plans et des différentes perspectives de vue. Les couleurs chaudes et calmes, les traits arrondis, enfantins, les expressions prononcées des personnages, la richesse du décor et une multitude de détails ingénieux et amusants –tout cela rend ce livre irrésistible, et on passe de longs moments à tourner les pages, sans avoir envie de sortir de ce monde délicat et poétique.

Une lecture qui enrichit, qui touche, qui marque l’esprit pour longtemps et qui laisse une forte envie de poursuivre ses rêves malgré tout. A découvrir et à faire découvrir sans restriction, gardant l’oreille et le cœur grand ouverts !..

Moi Ernest 2

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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.


2 thoughts on “Moi, Ernest… (2016)

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