• Auteur : Eric Senabre
• Éditeur : Didier Jeunesse
• Pages : 288

Quatrième de couverture : Avant cette sortie de classe, Keren et Nathan ne se connaissaient pas vraiment. Séparés de leur groupe, ils se retrouvent seuls dans le métro. Perdus puis traqués, ils s’enfoncent dans les profondeurs de Paris, au cœur d’un monde qu’ils n’auraient jamais dû découvrir…

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Aimez-vous voyager dans le métro ? Avez-vous déjà pensé à la possibilité de sortir dans une station souterraine qui n’existe pas sur la carte de lignes des trains ? Est-ce que l’idée d’un monde parallèle au nôtre, caché dans les profondeurs de la terre et habité par des humains tout comme nous-mêmes, vous a déjà traversé l’esprit ?.. Peu importe la réponse à ces questions, vous serez pareillement fascinés de découvrir le monde extraordinaire de Sublutetia (littéralement « en-dessous de Lutèce », Lutèce étant le nom de Paris à l’époque des Gaulois) qui existe dans les sous-sols de Paris.

Pour Nathan et Keren, deux enfants de onze ans qui ont raté leur rame et qui essaient de rattraper leurs camarades lors d’une sortie de classe, le voyage dans le métro ce jour-là marque le début des aventures extrêmement palpitantes qui vont les amener vers une découverte aussi stupéfiante qu’insoupçonnée. Car qui pourrait s’attendre à trouver toute une société humaine avec ses lois, ses coutumes, ses technologies, ses peurs et ses secrets juste au-dessous de Paris ? Qui pourrait s’attendre à rencontrer ici également toute une population d’orangs-outans considérés comme des ennemis par les humains depuis leur établissement sous la terre ?..

Sublutetia, une société fondée par des utopistes, repose sur des valeurs bien différentes de celles des gens qui habitent la surface. Les Sublutetiens ont construit leur vie sur les fondements du partage, de l’entraide et de la simplicité, en niant l’attraction du pouvoir et de l’argent ainsi que de tout ce qu’ils entraînent. Au moment même où Keren et Nathan parcourent les profondeurs parisiennes, pourchassés et épuisés, Sublutetia et tous ses habitants se retrouvent sous la menace de la destruction de tout ce qu’ils ont acquis, y compris leurs vies. Malgré leur volonté, les enfants sont donc pris dans un tourbillon d’événements, plus dangereux les uns que les autres. Pourtant, très rapidement, ils se sentent concernés par tout ce qui se passe autour d’eux. Ainsi, Nathan et Keren vont appliquer tous leurs efforts et toute leur volonté pour venir en aide aux Sublutetiens, ce qui va leur apprendre le prix du courage, de la responsabilité, du sacrifice, de la confiance et de la vraie amitié.

Eric Senabre mène son récit avec maîtrise : le vocabulaire est riche et recherché, la fluidité du texte facilite la lecture. Le bon équilibre entre les descriptions élaborées, les dialogues et les rebondissements aide à garder le rythme de l’histoire et tient le lecteur en suspense jusqu’à la dernière page. Les personnages sont bien définis et ancrés dans la réalité, leurs sentiments et émotions sont authentiques. Les protagonistes, qui évoluent au fil du roman, sont très sympathiques et attachants. Le roman présente quelques caractéristiques du genre de steampunk (univers parallèles, rôle des machines, aventures extraordinaires, etc.), ce qui en fait un ouvrage dans la lignée de la tradition de Jules Verne.

Un roman captivant et intelligent, riche en réflexions sur la vie et les relations humaines (ainsi que sur celles avec des animaux), qui fourni des explications historiques et techniques intéressantes. Embarquez-vous dans cette aventure haletante, et vous ne verrez plus jamais le sous-sol parisien comme avant !

Note : Les aventures de Nathan et Keren se poursuivent dans le tome 2, Le Dernier Secret de maître Houdin (2012) et le tome 3, Le ventre de Londres (2013). A ne pas manquer !

Mon extrait préféré :

A Sublutetia, la tension liée à l’approche de la catastrophe grandissait de minute en minute. Retranchés dans leurs appartements, beaucoup avaient commencé à faire leurs bagages, résignés à retourner à la surface, là où ils avaient pourtant abandonné métier, famille et amis. Le monde d’en haut ne voudrait probablement pas d’avantage d’eux aujourd’hui, mais il était soudain devenu leur seul espoir. Les Sublutétiens s’étaient habitués à vivre de peu, se consacrant au bien de la communauté plutôt qu’à leur prospérité personnelle; ce qu’ils laissaient derrière eux était, de fait, bien plus précieux que des objets. C’était une certaine idée de l’harmonie, du partage, de la vie en communauté qui, là-haut, n’existait que dans les livres.

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