Pax et le petit soldat (2017)

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  • Titre original : Pax (2016)
  • Auteure : Sara Pennypacker
  • Traductrice : Faustina Fiore
  • Illustrateur : Jon Klassen
  • Éditeur : Gallimard Jeunesse
  • Pages : 320

Présentation par l’éditeur : La guerre est imminente. Lorsque le père de Peter s’engage dans l’armée, il oblige son fils à abandonner Pax, le renard qu’il a élevé depuis le plus jeune âge et envoie le garçon vivre chez son grand-père à cinq cent kilomètres de là. Mais Peter s’enfuit à la recherche de son renard.  Pendant ce temps, Pax affronte seul les dangers d’une nature sauvage et se trouve confronté à ceux de son espèce.

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? 

« Deux, mais pas deux »

Pax construisait ses connaissances du monde extérieur grâce aux odeurs. Il était capable de reconnaître sans problème l’odeur de « chagrin et de désir » qui venait parfois de son garçon, l’odeur de son angoisse et de sa joie aussi. Il pouvait également distinguer l’odeur « dure de mensonge » qui émanait souvent du père du garçon, et il ne l’aimait pas. C’était d’ailleurs l’odeur qui flottait dans la voiture ce matin, avant que le père ne le sorte dehors pour le poser à la lisière de la forêt, avant que son garçon ne jette loin dans le bois un petit soldat en plastique, le jouet préféré de Pax. Pax adorait jouer avec ce soldat, il adorait jouer avec son garçon, il adorait lui offrir son affection et un peu de distraction. Aussi, il n’hésita pas à se lancer parmi les arbres pour récupérer le jouet et le ramener à son ami. Sauf que, lorsqu’il revint, le garçon et son père n’étaient plus là. Alors, Pax décida d’attendre son garçon avec une grande confiance et une patience hors norme. Car c’était SON garçon, et il devait le protéger. Coûte que coûte.

« Deux, mais pas deux »

Le garçon, Peter, construisait ses connaissances du monde extérieur grâce à ses sentiments, à ses expériences aussi. L’incompréhension, l’inquiétude, la peur devant son père à qui il ne voulait ressembler à aucun prix, la culpabilité et la douleur par rapport au décès de sa mère qu’il aimait tant, la responsabilité, la loyauté et une affection profonde pour Pax, son renard, qu’il a recueilli il y a déjà cinq ans et avec qui il est devenu inséparable. Et qu’il a été forcé d’abandonner dans la nature, à cinq cents kilomètres de chez son grand-père où il se trouvait actuellement. A cause de la guerre sur le point d’exploser, à cause de son père qui a pris cette décision, à cause de sa lâcheté qui l’a empêché de tenir bon face à cet acte. Peter est convaincu qu’« abandonner Pax n’était pas ce qu’il fallait faire ». Alors la nuit même, son choix est fait : il va revenir chercher son renard, même si pour cela il lui faudra s’enfuir et refaire à pied les cinq cents kilomètres. Car c’était SON renard, et il devait le protéger. Coûte que coûte.

« La vérité peut être la chose la plus difficile à repérer, quand elle nous concerne. »

Ainsi, chacun de leur côté, les deux amis entament un long périple éprouvant, ponctué par des rencontres inattendues, des expériences enrichissantes et des découvertes surprenantes tout comme de nouvelles odeurs, de nouveaux sentiments et de nouveaux amis. Ainsi, leur long chemin vers les retrouvailles devient un voyage initiatique au même degré pour Peter que pour Pax car chacun apprend non seulement des « vérités » sur le monde qui les entoure mais aussi celles qui les concernent directement, des vérités personnelles qui mènent vers la maturité et vers la paix avec soi-même.

C’est un roman inhabituel dans sa beauté littéraire, sa sincérité et sa profondeur philosophique. Un roman qui n’a rien de lourd et qui parle de sujets graves, rien de moralisateur et qui prône de vraies valeurs, rien de compliqué et qui explique l’amitié, les relations, la vie même en termes simples et accessibles. Sara Pennypacker mène la narration de main de maître. Elle écrit cette histoire lumineuse et émouvante, en la parsemant de réflexions et d’observations riches et pertinentes. Elle y met beaucoup de sensibilité, beaucoup de tendresse, beaucoup d’intensité — et nous voilà littéralement éblouis par cette composition de phrases et de sentiments impeccables, cette fugue à deux voix ayant pour thème principal la volonté de deux êtres qui désirent se retrouver malgré de nombreux obstacles. Les illustrations en noir en blanc de Jon Klassen accompagnent délicatement le récit en y ajoutant encore plus de charme et de douceur.

Une histoire précieuse qui habite longtemps notre cœur, qui illumine et purifie. Une pépite à ajouter dans chaque bibliothèque, à lire et à relire !

Mes extraits préférés

« Qu’est-ce que la guerre ? » […] « C’est une maladie qui frappe parfois aussi les renards. Cela les conduit à changer de comportement, à attaquer des étrangers. La guerre est une maladie humaine qui y ressemble. »

 

«- J’ai même plus ce dont j’ai besoin. (Elle s’assit.) J’ai trouvé la paix, ici.

-Parce que c’est si tranquille ?

-Parce que je suis exactement là où je dois être, et que je fais exactement ce que je dois faire. C’est ça, la paix. »

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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.


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