Y en a qui disent… (2017)

Posted on
  • Auteure : Emilie Chazerand
  • Illustratrice : Maurèen Poignonec
  • Éditeur : L’élan vert
  • Collection : Chamboule-Tout

Quatrième de couverture : Dans ma classe, il y a la fille croisée d’une yeti et du monstre du Loch Ness. On l’appelle Ber-La-Bête. Y en a qui disent qu’elle porte des os de chat en guise de collier et qu’elle mange les petits du CP pour le goûter. La semaine dernière, j’ai été prise dans la souricière…-Y en a qui disent que la maîtresse va nous mettre deux par deux pour préparer la fête de l’école. Et tu seras avec Ber-La-Bête ! C’est pas de bol…

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? « Dans ma classe, il y a une bestiole mi-ogre mi-dragon mi-sorcière. Un machin qui ressemble à une grosse boule chevelue en colère. Tout le monde en a peur. Même la maîtresse. Même le directeur ! »

Assaillie par ces convictions fermement installées parmi ses camarades, Annabelle ne peut s’empêcher d’observer Bernadette (« Ber-la Bête ») avec un mélange de crainte et de fascination. Car, comment peut-on rester tranquille à côté d’une fille (une fille, vraiment ?) qui est très-très grande et qui porte un collier d’os de chat autour de son cou, qui est capable de dresser des grizzlis et qui de plus mange les petits du CP pour le goûter,? Enfin, c’est ce qu’on dit d’elle, et Annabelle y croit fortement parce que c’est sa meilleure copine Césarine qui détient toutes ces informations. Et à Césarine, on peut faire confiance, car elle veut devenir « journaliste vedette » plus tard. Césarine est toujours au courant de tout ce que les autres disent, et c’est toujours vrai. Non, c’était plutôt ce qu’Annabelle pensait être vrai jusqu’à la semaine dernière, jusqu’au jour où elle est entrée dans la maison de Ber-la Bête et a découvert que Ber-la Bête n’était pas du tout… Ber-la Bête ! Bien au contraire. D’ailleurs, Annabelle a découvert également une autre réalité : « y en a qui disent » des choses pas du tout gentilles à son sujet aussi… Et oui, les rumeurs circulent souvent vers plusieurs destinations et sont fréquemment fausses. Et si on arrêtait tout simplement de leur prêter attention ?..

Voilà un album tout à fait intéressant qui exploite une thématique délicate et fort pertinente dans différents milieux sociaux indépendamment de l’âge de la personne. Emilie Chazerand propose ici un texte élaboré et dynamique, ponctué par les répétitifs « Y en a qui disent… » qui servent à monter la tension narrative et émotionnelle jusqu’au point culminant où les méchantes rumeurs sont démenties, puis jusqu’au dénouement qui marque le changement dans la vie d’Annabelle. A travers les phrases simples et sincères, teintées d’émotion, d’humour et délicieusement à hauteur d’enfant, l’auteure parvient à montrer l’absurdité des commérages ainsi que les dangers qu’ils engendrent, comme marginalisation, humiliation, solitude, animosité, etc. Mais c’est aussi une histoire sur la naissance d’une belle amitié, sur la joie de la découverte de l’autre, sur l’ouverture d’esprit et le courage d’arrêter la propagation des mensonges qui font du mal.

Les illustrations de Maurèen Poignonec, pleines de peps et de couleurs, retranscrivent l’ambiance du récit avec imagination. Tendres et malicieuses, arborant mille et un détails drôlissimes, elles fleurissent généreusement sur les pages de l’album en décrochant aux lecteurs une onde de sourires et de souvenirs.

Un album craquant et efficace, à découvrir en classe et/ou en famille !

Image : ©Maurèen Poignonec

Recommandé pour :

Lecture partagée étoile_baladenpageétoile_baladenpageétoile_baladenpageétoile_baladenpage
Lecture/animation en groupe étoile_baladenpageétoile_baladenpageétoile_baladenpage

Note : Chronique réalisée dans le cadre d’une opération Masse Critique Babelio.


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *