Monsieur Tilali (2016)

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  • MonsieurTilali-COVok.inddAuteure : Sabine du Faÿ
  • Illustratrice : Eglantine Ceulemans
  • Éditeur : L’Elan vert

Quatrième de couverture : Sur la plus belle place de Paris, il y avait un banc au milieu d’arbres originaires de Chine. Et sur ce banc, un vagabond. La nuit, de temps à autre, il chantait : — Ti lali… ti lali…
Un enfant aimait ce Ti lali. Ça le berçait. Mais il gênait les autres gens. On décida de se débarrasser du banc : plus de banc, plus de Ti lali ! Mais l’enfant n’arriva pas à s’endormir… Il se leva et partit à la recherche de Monsieur Tilali sous la lune voilée.

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Sur la place de Furstemberg à Paris, entouré par des grands arbres, sous un réverbère, se trouve un banc. Un banc particulier car il sert de maison pour un vieux monsieur qui porte un long pantalon et qui chante « Ti lali… Ti lali » avec les oiseaux. Ce monsieur sait parler aux étoiles et à la lune, et sa voix berçante caresse les rêves d’un petit garçon aux cheveux d’or qui habite un des bâtiments d’en face. Sauf que les chansons de Monsieur Tilali ne plaisent pas aux autres habitants de la place qui décident de se débarrasser du banc pour faire partir le vagabond. Témoin de ce triste événement, l’enfant n’arrive pas à s’endormir et part à la recherche du vieil homme. Le garçon aux cheveux d’or essaie de trouver une solution pour aider Monsieur Tilali à retrouver son banc et ses chansons. Étonnement déterminé pour son âge, il n’hésite pas à frapper à la porte du roi du quartier pour lui demander de remettre le banc sur la place. Il s’ensuit un échange intéressant entre les deux qui aboutit dans une démarche particulière entreprise par le roi qui démontre qu’« un clown a des pouvoirs que le roi n’a pas ». Et le résultat ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même…

Voilà un très bel album qui aborde avec beaucoup de délicatesse la thématique de l’itinérance. Le texte est remarquablement bien travaillé, chaque phrase est très soignée, réfléchie, polie. La narration prend la forme d’un conte avec son rythme agréablement mesuré par des répétitions, des métaphores, des allusions pertinentes, des comportements improbables, des résolutions inattendues jusqu’au dénouement de l’histoire. Cette particularité du récit rehausse sa musicalité, son ambiance dépaysante malgré la gravité du sujet. Derrière la simplicité et la douceur du propos, il y a tant de profondeur et tant de justesse, que l’on n’en sort pas indemne.

La force principale du texte consiste justement en ce symbolisme extrêmement poétique qui l’imprègne généreusement et qui sait toucher le lecteur. Surtout, quand il s’agit du protagoniste, le petit garçon aux cheveux d’or, qui nous fait tout de suite penser au Petit Prince de Saint-Exupéry, grâce non seulement à son apparence mais aussi à sa sincérité, sa naïveté et son ouverture d’esprit. Ses actes et ses paroles nous charment par leur innocence mêlée à la grande détermination d’aider son ami. Nous assistons ainsi à un défi lancé par l’enfant au monde des adultes, fermé et ségrégationniste, où les gens comme Monsieur Tilali n’ont pas de place.

Le récit est admirablement soutenu par les magnifiques aquarelles d’Eglantine Ceulemans. Riches, colorées, somptueuses, elles occupent les doubles pages en nous plongeant d’emblée dans l’ambiance magique du Paris nocturne. Nous admirons les changements de perspectives qui nous permettent d’apprécier la beauté de la place Furstemberg, des anciens bâtiments ainsi que les promenades dans des petites ruelles silencieuses à la lumière des réverbères. Et puis, il y a partout ces lumières chaleureuses qui éclairent la nuit et réchauffent le cœur – des fenêtres, des lampadaires, des lampes de nuit, des guirlandes – nous suivons leurs traces lumineuses au fil de l’histoire, et c’est absolument merveilleux !..

Une lecture d’une grande richesse et d’une grande beauté qui éveille à la différence, à l’acceptation de l’autre, à la sensibilité, à l’empathie, à la solidarité. Un grand coup de cœur.

Un album qui va enrichir nos bibliothèques et qui saura plaire aux petits et aux grands ! A ne pas manquer !

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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.


3 thoughts on “Monsieur Tilali (2016)

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